Dans l’atelier: nœuds et déchirures

« Je veux vous parler du «travail», de l’œuvre d’art, ouvrages jamais terminés, jamais ourdis, toujours en train de se faire, toujours en train d’arriver, tenus par les heures interminables du petit à petit, têtes penchées et dos courbés de femmes. Je veux vous parler du travail, de l’art, de ce qui nous travaille, nous traverse, nous fabrique, nous invente, nous raconte. Je veux vous parler de ce qu’elle, ici, reprend, refile, retisse, réécrit. »

Martine Delvaux, dans Anne-Marie St-Jean Aubre, Monique Régimbald-Zeiber et al. Les ouvrages et les heures… et les restes, 2020, Joliette, Rouyn-Noranda et Montréal : Musée d’art de Joliette, MA – Musée d’art de Rouyn-Noranda et Éditions les petits carnets, p. 93.

MONIQUE RÉGIMBALD-ZEIBER : LE DROIT FIL

La Fabrique culturelle. Service de la culture – Ville de Montréal.
Série Dans les ateliers, 2021.
Réalisation : Anna Lupien et Geneviève Philippon

« Marina et Théo sont jumeaux.
Souvent, ils dessinent ensemble
Il dit et elle trace.

Il dit: On fait un éléphant.
Elle trace
Il dit: On lui met trois pattes
Elle trace.
Il dit: On lui met du poil.
Elle trace… elle trace toujours.
Elle trace encore.

Il dit: Qu’est-ce que tu fais?
Elle dit: Je cherche l’ours. »

Monique Régimbald-Zeiber, « L’artiste », op. cit., p. 11

« La gymnastique intellectuelle de la peintre favorise les enchaînements, les reprises, les chemins de travers, jusqu’à ce que les bandes de textes se détachent, s’arrachent du support pour être elles aussi suspendues. Et, geste ultime de retournement, la narration n’est plus que fils préexistants à la toile […]. »

Francine Paul, « Le poids des images et des mots », op. cit., p. 83

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