« Y a-t-il une langue des femmes (c’est-à-dire une pratique langagière spécifiquement féminine?)? Quels sont les rapports des femmes au discours scientifique? À la langue savante? À l’argot? Au langage obscène? Si parole=pouvoir, est-ce que prendre la parole, c’est prendre le pouvoir ou bien la parole des femmes s’apparente-t-elle davantage à la puissance qu’au pouvoir? (…) Mais il faut admettre que la langue commune, la langue dominante, est avant tout celle des hommes (…) La place de la femme dans cette langue est le reflet de sa place dans la société. »
Marina Yaguello, Les mots et les femmes, 1978, Paris: Petite bibliothèque Payot / Documents, p. 10.